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    Dernier train pour Busan

    Annonçons-le d’emblée : Dernier train pour Busan est un GRAND film. Il a fait figure d’oasis au milieu d’un été 2016 catastrophique pour le cinéphile, et intégré ILLICO le top 10 annuel de votre serviteur, alors qu’au départ, ce dernier attendait sérieusement de voir en dépit des excellents échos – et cette prudence a payé, la surprise n’en a été que plus explosive, comme une noisette de kimchi dans une tarte tropézienne, comme une de ces tartes filmiques que la Corée du sud distribuait alors occasionnellement. Au cas où vous auriez loupé l’info, Dernier Train pour Busan, que nous appellerons sobrement Busan, est un film de zombies. De zombies coréens, et…

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    Sing Street

    Avec Sing Street, vibrante déclaration d’amour à la pop des années 80 et à l’acte de création collectif, ainsi que fantastique petit « coming of age movie », comme on dit dans le Vaucluse, la cinéphilie découvrait, en 2016, une de ses plus jolies surprises de l’année. Deux ans plus tôt, la comédie musicale anglaise God Help the Girl, du leader de Belle & Sebastian, bijou d’indie/chamber-pop des 90’s, avait lui-même tapé dans l’œil de votre serviteur : spontanéité de l’adolescence, dynamisme d’une première réalisation (compensant par son irrésistible énergie créatrice ses ficelles parfois un peu grossières), élégance brute de jeunes acteurs aussi bons au jeu qu’au chant (Emily Browning y…

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    Tokyo Fiancée

    Amélie, une jeune Belge de 20 ans, décide de retourner au Japon, pays où elle est née, pour réaliser son rêve d’enfance. En arrivant à Tokyo, elle commence à donner des cours de français et fait la rencontre de Rinri, un jeune Japonais qui devient rapidement son élève… et son amant. À travers leur histoire d’amour improbable, Amélie découvre les complexités et les contrastes de la culture japonaise, tout en faisant face à ses propres illusions et désillusions sur l’archipel… Tokyo Fiancée, réalisé par Stefan Liberski, est une adaptation du roman Ni d’Ève, ni d’Adam d’Amélie Nothomb. En tant que passionné du Japon ET de cinéma, l’auteur de ces lignes…

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    Night Call

    L’efficacité du marketing hollywoodien m’a habitué aux déceptions (petit avant-propos). La chose s’est faite au fil d’une décennie 2010 remplie de gros machins qui se ressemblaient tous et manquaient cruellement d’ambition – phénomène qui n’a fait qu’empirer depuis. Et… cet état d’esprit m’a parfois joué des tours. Ce n’est pas de sa faute, au marketing hollywoodien. C’est logique. Au contraire, on doit à cette tendance un certain nombre de courts-métrages mémorables – car n’est-ce pas ce qu’est une bande-annonce, finalement ? Je situerai les débuts de ladite tendance aux alentours de 2009-2010, avec celle du premier Star Trek de J. J. Abrams, montée sur la musique de Two Steps From…

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    The Rover

    Il y a quelque chose de superbe, dans The Rover, grand film tout ce qu’il y a de plus indé injustement ignoré à sa sortie, en 2014. D’abord parce qu’il explore comme peu de films l’ont fait aussi frontalement la nécessité, pour l’homme, de donner un ordre et un objet à son existence qui le mettront à l’abri du chaos. Ensuite, parce qu’assister à ce spectacle est un peu comme marcher pieds nus sur des braises, douloureux et intense, en se disant que tout cela va mal finir car le chemin de pierres chauffées au rouge parait sans fin et que quelques vraies flammes jaillissent déjà de-ci de-là ; à…

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    John Wick

    On va faire simple : John Wick déchire sa maman. Mais bien, hein. Il y a la façon de faire. Quand on aime parler de films pendant des heures, et lire des critiques longues de huit pages A4 écrites en police 6, et qu’à la sortie d’une séance, on ne trouve pourtant qu’une poignée de mots pas très compliqués à dire, du type « ça déchire sa maman », c’est que le film a rempli sa mission : faire un carton plein. À la John Woo. Enfin, quand il faisait des cartons pleins. Carton plein : meilleur film de vengeance que nous a offert le cinéma US des années 2000.…

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    The Guard (Camp X-Ray)

    Précision avant lecture : cette critique a été rédigée bien avant que Camp X-Ray (CXR) ne soit édité en France et ne voit son titre défiguré en un immonde The Guard, sinistre illustration de la mode du franglais chez les demeurés de la distribution française – cf. Happiness Therapy et consorts. CXR suit l’histoire d’Amy, une jeune femme de 19 ans qui rejoint l’armée américaine pour échapper à la vie étouffante de sa petite ville et se retrouve affectée à Guantanamo Bay (« there are more people in this base than in my hometown », dira-t-elle), où sa mission est de surveiller les détenus soupçonnés de terrorisme, généralement islamique. Au cœur de cette prison controversée,…

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    Lucy

    Le pitch est simple, du moins à en croire Allociné : « à la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, une jeune étudiante voit ses capacités intellectuelles se développer à l’infini. Elle “colonise” son cerveau et acquiert des pouvoirs illimités. » Voilà. La formule, elle, l’est tout autant : Lucy, c’est le scénariste de Wasabi explorant les origines et la destiné de l’espèce humaine, le pourquoi de l’univers, le sens de la mort, et l’universelle puissance des mathématiques. Céline a écrit que « l’amour, c’est l’infini à la portée des caniches » : on peut remplacer l’amour par Lucy. Et ce n’est même pas (encore) une façon de dire…

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    Le Monde de Charlie

    Il y a des films, comme ça. Ils débarquent dans votre cinéma le plus proche, l’air de rien, sans plus-value apparente, et vous retournent comme une crêpe, peu importe que vous aimiez les crêpes ou pas. Ça a été le cas, dans mon aventure de cinéphile, avec Le Monde de Charlie. Il est fortement recommandé de ne PAS caler sur son titre français, largement inférieur à l’original, The Perks of Being a Wallflower, littéralement « les avantages d’être une plante murale ». Ce titre français un peu bidon, ajouté au vert chartreuse de l’affiche et aux bouilles juvéniles des trois acteurs dont seule celle de la chtite Hermione était alors…

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    Elysium

    Bien qu’embrassant à pleine bouche sa qualité de cinéphile hipster, l’auteur de ces lignes est passé à côté du culte District 9, premier long-métrage du réalisateur Neill Blomkamp, sorti quatre ans avant celui-ci. C’est donc vierge qu’il a lancé Elysium, pour ainsi dire, ayant pour seul bagage sa passion pour les récits d’anticipation et son goût pour les effets spéciaux numériques bien branlés. Et cela semblait tout à fait approprié : avec ses cent millions de dollars de budget, suffisamment pour faire un blockbuster-dans-ta-face crédible mais pas au point de tuer toute prise de risque, la promesse d’une représentation réaliste du futur, et, au casting, l’association de l’alors increvable Matt…