Critiques

Tokyo Fiancée

Amélie, une jeune Belge de 20 ans, décide de retourner au Japon, pays où elle est née, pour réaliser son rêve d’enfance. En arrivant à Tokyo, elle commence à donner des cours de français et fait la rencontre de Rinri, un jeune Japonais qui devient rapidement son élève… et son amant. À travers leur histoire d’amour improbable, Amélie découvre les complexités et les contrastes de la culture japonaise, tout en faisant face à ses propres illusions et désillusions sur l’archipel… Tokyo Fiancée, réalisé par Stefan Liberski, est une adaptation du roman Ni d’Ève, ni d’Adam d’Amélie Nothomb. En tant que passionné du Japon ET de cinéma, l’auteur de ces lignes était curieux de voir comment cette œuvre serait transposée à l’écran. Et… il n’attendait pas tant du réalisateur belge, habitué de Jean-Paul Rouve, avec qui il a tourné une poignée de films assez violemment oubliables, comme Sans armes, ni haine, ni violence ou Bunker Paradise malgré son sujet excellent. Peut-être lui suffisait-il d’un matériau de qualité pour montrer de quel bois il se chauffait ? Peut-être lui fallait-il une amitié de vingt ans avec une figure populaire de la littérature française pour être enfin inspiré, et nous donner un tel grand petit film, capable d’explorer les thèmes de l’identité, de l’altérité et de la quête de soi, dans un Japon qu’il rend à la fois accueillant et intimidant, sans se planter ?

Il est important de préciser que l’auteur de ces lignes n’est pas un grand amateur d’Amélie Nothomb : pondre un nouveau roman à chaque rentrée littéraire, avec une précision de métronome, comme si c’était le nouveau putain d’iPhone, comme une boite d’épinard sortant de la même usine, et imprimés en police 18 pour faire un grand format vendu dix-huit euros, avec la bouille de l’autrice en couverture, ça ne cadre déjà pas vraiment avec sa conception de la littérature, mais alors si c’est pour, en plus, proposer environ le MÊME bouquin que l’année précédente, là, on peut carrément parler d’un tue-l’amour. La personnalité fantasque et lunaire de cette étrange petite bonne femme, ses accoutrements ridicules et ses grands yeux noirs hallucinés en font un personnage sympathique, comme une voisine un peu excentrique et éternellement célibataire avec qui on prendra plaisir à discuter deux ou trois fois l’an pour se mettre à la page de l’immeuble, mais Nothomb porte sur elle un narcissisme parfois exaspérant tant il semble parfaitement inconscient. Par exemple, il suffit de voir la façon trèèèès subtile dont elle se met en scène dans ce reportage tourné dans le Japon post-tsunami. Bref, on ne partait pas avec les meilleurs a priori. Et pourtant.

Stupeur et scepticisme initiaux

Après tout, ce narcissisme un peu autiste avait desservait déjà la précédente et deuxième adaptation cinématographique de sa littérature, le BIEN rasoir Stupeur et Tremblement, réalisé par un Alain Corneau en phase terminale de vie : racontant l’expérience catastrophique de la romancière dans une entreprise japonaise, le film, tout comme le livre, s’adonnaient à une critique de cet étouffant univers « corporate », ainsi que de ses divers acteurs, sans JAMAIS remettre en question la responsabilité de la protagoniste Nothomb, donc dans ses déboires d’étrangère en terre accidentée. À la fois incapable de s’adapter ET déconnectée des réalités, elle s’attribuait ainsi le statut de parfaite victime et proposait une image catastrophiquement simpliste de l’esprit d’entreprise traditionnel japonais. En bref, S&T était un mauvais film, et l’on avait le droit de craindre les mêmes tares dans Tokyo Fiancée, adapté de Ni d’Ève, ni d’Adam, autre roman encore plus autobiographique. Il n’en est heureusement rien : contrairement à ce qu’affirme la critique de Positif, le présent film « renvoie » le personnage de Nothomb « dans l’impasse de son narcissisme », justement. La charge sera bienveillante de bout en bout, ce ne sera pas une descente en flammes, car le film n’a pas en lui une once de méchanceté le fait que Stefan Liberski et Amélie Nothomb se connaissent depuis vingt ans a joué , mais contrairement à l’héroïne de S&T, celle de TF, une fois arrivée au bout de son aventure mi-figue, mi-raisin, aura retenu la leçon : l’histoire d’amour entre les « gaijins » (étrangers) et le Japon, c’est compliqué, et ce n’est certainement PAS la faute du seul Japon. Et ce détail est capital. Parallèlement à ça, si l’on avait envie de donner de claques à Sylvie Testud dans le film de Corneau, face à la petite Pauline Étienne, on n’a qu’une seule envie : lui pincer la joue et la serrer dans ses bras tellement elle est meugnonne, même si elle peut parfois être également assez bizarre. Soit pile ce qu’il fallait.

La magie naturelle d’une actrice bien castée

Tokyo Fiancée repose tellement sur les épaules de sa protagoniste que sans une actrice capable de teinter son narcissisme de candeur et capable de rendre sa fantaisie ACCESSIBLE au spectateur, sa sauce n’aurait jamais pris. Et si elle prend, c’est donc en bonne partie grâce à la toute aussi belge Pauline, vingt-cinq ans au compteur mais en paraissant dix-huit, fraîche et pétillante comme convenue. Fraîche + pétillante = « fraitillante », à l’image du film. Et tout à fait ce que doit être l’incarnation cinématographique d’Amélie Nothomb : à mi-chemin entre le physique ingrat de la rate de bibliothèque et la beauté classique d’une actrice présentable. Dans le rôle d’Amélie ça ne s’invente pas , Pauline Étienne sourit, fait la moue, danse toute seule, minaude quand il faut, fait du vélo n’importe comment, s’étale dans les fougères, et déploie son désarmant naturel pour rendre communicatifs ses rires comme sa déprime de gamine gentiment dépassée par les événements. Par ailleurs, elle donne généreusement de sa personne, acceptant de se laisser coincer la langue dans un tentacule de poulpe vivant, et, à l’aise dans son corps, passant le quart du film toute nue… oui, parce que preuve qu’on n’est pas dans du cinéma américain : la scène la plus drôle du film l’oppose carrément en « full frontal » à un employé d’hôtel venant nettoyer l’eau du « onsen » (bain). Sa coupe de Playmobil est certes un tue-l’amour elle aussi, mais dans Tokyo Fiancée, Amélie n’est pas censée être un objet de désir : l’objet de désir en question, c’est le sien. C’est le Japon.

Objet de désir, donc objet d’affection. Dans Tokyo Fiancée, 80% du Japon est incarné par Tokyo la grande, cadre pittoresque, à la fois parfaitement identifiable et étrangement décalé, d’un itinéraire pastelle et aérien, amoureux et énamouré, doux-amer comme une première expérience amoureuse et pittoresque comme son personnage-modèle.  La casquette bouffante d’Amélie, ainsi que le reste de sa panoplie, trahissent très tôt les influences du film : on nage en plein hommage à la Nouvelle Vague, tendance Jules et Jim, dans lequel Jeanne Moreau portait une casquette très proche (puisqu’on en parle, Pauline Étienne y a de sérieux airs de Jean Seberg)… soit PILE la France fantasmée par le Nippon francophile moyen, la France d’Alain Delon au sommet de son élégance, la France de France Gall au sommet de sa pétulance (la chanteuse française la plus japonaise que l’on ait en rayon, dans le sens modèle hamster), la France des expérimentations candides et de l’insouciance polychrome. En résulte un film parfaitement charmant, plein de malice, dont la légèreté pop, qui s’autorise même d’heureux instants de grâce, confère à l’existence de son héroïne l’esprit de liberté et de lévitation qui anime tout gamin ou gamine de vingt ans en quête de soi.

Tokyo et moi

Peu désireux d’axer cette critique sur sa petite personne, l’auteur de ces lignes se doit néanmoins de préciser un détail important : comme Amélie, le Japon est pour lui une affaire personnelle. Comme elle, il est parti vivre au Japon à vingt ans. La moitié des décors tokyoïtes du film lui ont « parlé », et il s’est retrouvé dans la majorité des situations décrites dans Tokyo Fiancée : les cours privés de français bricolés avec des élèves pas foutus de prononcer des mots aussi élémentaires qu’« arbre » ou « œuf » ; les batailles de clochers dérisoires avec d’autres expats français pas très partageurs (le Français aime être le seul et unique « gaijin », davantage encore que l’Américain ou l’Italien, tirez-en les conclusions que vous voulez) ; les moments d’exaltation furieuse aux côtés de jeunes Japonais vous donnant la fausse impression, par leur comportement pourtant sincère, qu’ils sont vos nouveaux amis pour la vie ; les siestes plus ou moins contrariées dans le métro tokyoïte ; les courses nocturnes à la supérette ouverte 24h/24 ; les moments d’égarement dans des coins louches du Tokyo underground ; la béatitude militante face à la vision transcendante du « Fujisan » (Mont Fuji) ; l’amère confrontation au monde du travail, étape déterminante dans le rapport du « gaijin » au Japon (celui qui n’y aura jamais vraiment travaillé ne le connaitra jamais vraiment, y eût-il vécu pendant vingt ans !)… cette connaissance intime permet donc à votre serviteur, en toute humilité, de contredire certaines mauvaises langues accusant le film de proposer un Japon de carte postales, sans doutes induites en erreur par leur méconnaissance plus ou moins totale du lieu.

Le Japon authentique de Liberski

Tokyo Fiancée présente Tokyo tel qu’il est : une fusion cryptique des fameux clichés « tradition » et « modernité », de virilité raide comme la justice et d’ambivalence désinhibitrice, de retenue d’adulte responsable et d’outrance de puceau en chaleur, de célébrations glorieuses et de pathétique éclairé aux néons, de candeur touchante et de saloperie qui se tait, d’abscisses endormies et d’ordonnées désordonnées… et surtout, avant tout, un gigantesque microcosme hypnotique où l’on peut s’abandonner, et parfois se perdre. Le film de Liberski montre les deux facettes les plus convenues de la Babylone nipponne, la Babyponne : d’un côté, la modernité, représentée par Shibuya, boîte de nuit géante, Mecque à pisseuses fashionistas, ruche à grandes gueules hyperconnectées, ses groupes d’amis sapés comme des sacs, ses « salarymen » biturés, ses noctambules nightclubbers, ses beatniks squatteurs, ses « ganguro » cramées aux UV et leurs blondes sœurs, ses touristes extatiques en toc qui se souviendront du voyage grâce aux photos ; de l’autre, la tradition, représentée par le quartier résidentiel populaire où vit Amélie, Tokyo rétro rempli de vieilles galeries marchandes généreuses en tout, de vieux mégatotems shintôs, de vieilles attractions un peu ringardes, de vieux cinémas pornos, de vieux théâtres de quartier où se sont formés des futures stars du « manzai », de vieilles cloisons de bois qui sentent l’immédiat après-guerre, donnant l’impression qu’il ne manque plus que Godzilla… tout y est. Comme les situations susmentionnées, tout dans Tokyo Fiancée est d’une justesse épatante. On n’attend pas d’un film comme lui une perception unique et avant-gardiste d’un lieu tant de fois filmé, on n’attend pas du Roland Barthes, on attend TOUT AU PLUS de l’authenticité, et de l’authenticité, Tokyo Fiancée en a à revendre, EN PLUS de sa personnalité. Ainsi, si Liberski a filmé un cliché, alors il s’agit du cliché le plus authentique du monde. Et si le Tokyo qu’on voit dans son film est un Tokyo de carte postale, alors le « gaijin » de vingt ans qui y débarque seul pour vivre l’aventure vit dans une carte postale géante. Pourquoi pas ?

Intemporel, tant qu’à faire

On notera qu’un des charmes de Tokyo selon Tokyo Fiancée est le flou artistique qui entoure la période où se situe l’action – jusqu’à l’épisode Fukushima, bien entendu. Cette remarque parlera sans doute à une poignée de nippophiles trentenaires et plus si affinité, mais quand le personnage de Rinri demande à Amélie comment s’écrit son prénom, la première réflexion qui est venue à l’esprit de votre serviteur fut : « Ok, donc le film se situe clairement AVANT 2001 », c’est-à-dire avant la sortie du Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet, parce qu’au-delà de 2001, AUCUN Japonais un minimum urbain et partageant l’âge de Rinri n’aurait posé cette question tant le film a fait un carton. Et par la suite, Liberski semble entretenir ce flou : on ne voit qu’un seul téléphone portable, et encore, à clapet mais les Nippons ne se seront pas mis aussi vite que nous aux smartphones tactiles ; aucune référence culturelle ne vend la mèche ; personne n’utilise d’ordinateur… cette démarche, qu’elle soit intentionnelle ou involontaire, a pour effet positif d’extraire le décor d’une période fixe. À quelques détails près (mode vestimentaire, coupes de cheveux…), l’action aurait pu se situer en 1995. Quelques recherches révèlent que l’action de Tokyo Fiancée DEVAIT se situer en 1989 et 1990, Amélie Nothomb ayant vécu les événements du film à cette époque (auquel cas adieu, portables à clapet !), mais que la tragédie de mars 2011, survenue alors que le film allait entrer en production, en a décidé autrement, Liberski choisissant d’inclure le tsunami dans son histoire. Tokyo Fiancée peut donc être vu comme une odyssée de nippophilie flottant entre la fin des années gracieusement 1980 et le début des années 2010.

Le fantasme de la romance interculturelle

Dans le film, le Japon, vu à travers les yeux d’Amélie, a deux visages : d’abord, celui du « Fujisan » (vous avez retenu ?) ; ensuite, celui de Rinri, l’autre objet de désir d’Amélie, incarné très justement par Taichi « excusez-moi » Inoue, jeune musicien un peu beatnik et sans aucune expérience d’acteur dont le formidable naturel, conjugué à celui de Pauline Étienne, fait tout le sel de leur couple initialement improbable. Quiconque a déjà entendu des Japonais parler français s’étonnera d’apprendre que l’acteur n’avait jamais prononcé un mot de notre langue avant le tournage : un détail qui rend sa performance d’autant plus appréciable. Considérant que la passion d’Amélie pour Rinri est aussi cruciale dans la réussite de Tokyo Fiancée que celle qu’elle a pour le Japon, l’alchimie entre les deux acteurs était capitale, et elle est heureusement bien là. Parce que si le Japon, face à la petite Française, est un phœnix, impassible et immuable, le couple qu’elle forme avec Rinri est l’incarnation charnelle de l’incompréhension qui est au cœur du film. Cette incompréhension, c’est celle, désespérément banale, qui a raison de la majorité des couples franco-japonais, et qui est résumée par une très juste réplique de l’héroïne, disant en substance qu’elle avait confondu son affection pour Rinri avec sa passion pour le Japon, idéalisé leur lien au nom d’une rêverie naïve, et que Rinri, de son côté, avait fait la même erreur, hypnotisé par son image idéalisée de la Française qu’il avait calquée sur Amélie. La majorité des couples japonais ne résistent effectivement pas à l’épreuve du temps car ils se forment généralement pour de mauvaises raisons (le film aborde l’inévitable fait que la femme occidentale peut intimider l’homme japonais par son individualisme), et le couple de ce film en est un parfait exemple, malgré la dimension fusionnelle des débuts, malgré l’affection qu’ils se portent mutuellement. Pour le coup, on peut littéralement parler d’une union « lost in translation »… Certains reprochent à l’intrusion de la tragédie Fukushima de faciliter artificiellement la rupture du couple, mais dans le livre, l’héroïne n’est aidée par aucun deus ex-machina géologique, et choisit de fuir le Japon et retourner en Belgique pour éviter la confrontation. De toute façon, l’essentiel a été préservé : l’idylle magnifiquement foireuse entre Elle et Lui se sera finie en eau de boudin, impossible d’assumer jusqu’au bout le choc de la déception. Exactement, copine. La réalité de l’étranger ne correspond jamais aux fantasmes réducteurs des jeunes voyageurs. Cet étranger peut être plus qu’ils n’espéraient, ou moins, mais il restera à jamais étranger.

Liberski sur SA vague

Sous ses dehors légers, et malgré son respect considérable de l’esprit nothombien, Tokyo Fiancée est résolument le film de son réalisateur, un réalisateur suffisamment caractériel pour insuffler à son film une identité propre, ainsi que l’esprit de la Nouvelle Vague cité plus haut. Sans épouser pleinement la liberté formelle qui caractérisait cette dernière, Liberski y puise quelques choix de réalisation malins qui invitent à l’immersion totale dans le folklore, et s’autorise des petites digressions formelles bienvenues. On pourrait reprocher à la mise en scène un certain manque d’ampleur, voire d’ambition, mais la caméra adopte le point de vue naïf et la fantaisie un peu simpliste de son héroïne, Liberski s’arrêtant davantage sur les confrontations d’atmosphères et de géométries, et faisant de Tokyo Fiancée un film très joli à voir, avec l’aide du chef opérateur Hichame Alaouie. Le réalisateur s’offre, par ailleurs, un TRÈS bel intermède dramatique, tranchant littéralement avec le reste du film, où la petite Amélie se perd en pleine montagne, manque d’y passer, et se réveille au petit matin face au spectacle titanesque du Fujisan : rien que pour cette scène, le film vaut d’être vu. Certains critiques l’ont comparé au Lost in Translation de Sofia Coppola (ils nous font le coup avec CHAQUE nouvelle comédie dramatique tournée dans l’archipel, en même temps) : si l’on admet un indéniable petit air en quelques endroits du film (cf. la troisième image ci-dessous), et que le trajet de fin en voiture vers l’aéroport rappelle celui du film de Coppola, les scènes sauvages susmentionnées l’en affranchissent considérablement, rappelant davantage le Love Letter d’Iwai Shunji, tant qu’à faire. Au rayon des doléances, les interludes oniriques, qui voient l’héroïne habillée en geisha, manier le sabre, et ce genre de choses pour le coup ARCHI-clichées, n’ont pas grand intérêt : seule compte la petite tête d’Amélie perdue dans la réalité complexe de son fantasme. Là, le film marche fort bien.

Une adaptation qui dépasse le roman ?

Comme le dit Nothomb, Tokyo Fiancée ressemble à son livre sans en être une copie exacte, un peu comme un enfant par rapport à ses parents. La vieille amitié qui unit la romancière et Liberski a été évoquée plus haut. Cette relation a permis une adaptation cinématographique idéale, marquée par une confiance totale, et à l’abri d’un interventionnisme excessif de l’auteur – en fait, Pauline Étienne n’a même pas rencontré Nothomb pendant la promotion du film. Dans un sens, on tient donc l’antithèse de 50 nuances de Grey, dont la « romancière » E.L. James avait littéralement vampirisé le tournage, émasculant symboliquement sa réalisatrice, qui ne ressemblait déjà à pas grand-chose. Oui, quoi que l’on pense de la littérature de Nothomb et du cinéma de Liberski, Tokyo Fiancée, film tout à fait inoffensif mais aussi fort joli, petite rivière aussi charmante que son titre, au flot facilité par la sympathie immédiate que nous inspire son héroïne/actrice aussi touchante que loufoque, est aux antipodes d’une production hollywoodienne sans âme. En fait, on le préfère carrément à Ni d’Ève, ni d’Adam !

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